Les pépites de l’été

Pendant les vacances d’été, j’aime particulièrement ne rien faire d’autre que lire, encore plus que d’habitude, et me promener dans les rues des villes où je vais, à la découverte de l’architecture et des créateurs qui se nichent dans les boutiques locales.
Lorsque les vacances se terminent, ma valise a ainsi un drôle d’aspect. Vêtements propres d’un côté, sales de l’autre, et au milieu, viennent s’insérer petites créations, grains de sables et les jolis livres que j’ai aimé lire (petit plaisir, je n’achète alors que les jolis éditions et délaisse les poches pour plus tard).

Créateurs

J’adore repérer, voir acheter, les cadeaux de noël dès l’été. Au détour d’une rue on tombe sur LE truc qui fera plaisir à la frangine et comment résister? Cela offre un double avantage pour moi, car tous les membres de ma famille étant né en novembre ou décembre, cela me permet d’étaler les dépenses liées aux cadeaux. Cet été j’ai donc craqué sur deux créatrices de céramiques et repéré d’autres créateurs pour la fin de l’année que j’avais envie de partager avec vous.

Moana Céramiques – Made in Cancale

Les créations de Moana Céramiques sont une belle rencontre de cette matière organique avec une recherche de design entre végétal et textile. Les impressions qu’elle dépose sur les objets, donnent ce sentiment de fragilité si propre à la dentelle, dans la matière pourtant bien résistante de la céramique. Découverte pour ma part via la pâtisserie grain de vanille à Cancale, je n’ai pas résisté longtemps, (le temps de finir mon assiette de moules frites) avant d’acheter une jolie planche. Je cherchais depuis longtemps un joli plat pour les cakes et apéros, et j’ai trouvé mon bonheur avec ces fleurs qui semblent danser sous l’émail.

Agnes Rohmer – Dire oui à Dinan

Il y a des fois, on se dit que le destin est quand même curieux, à moins d’avoir un peu trop de chance d’un coup. Pour la petite histoire, cela fait bientôt 4 ans que j’essaie régulièrement de photographier le rouge gorge dans le jardin de mes beaux-parents. Ce dernier s’approche sans frayeur de mon beau-père lorsque ce dernier coupe du bois, mais allez comprendre pourquoi, lorsque je veux le photographier, ce grand timide s’enfuit ! J’en suis là de ma frustration quant à cet oiseau que je trouve si beau lorsqu’au détour d’une rue je vois sous le porche d’une boutique une nuée d’oiseaux en céramique, posés sur des bambous, prêts à décorer un jardin ou une jardinière. Je lève les yeux et découvre un étrange nom, Deewi. Les millenials tiqueront aussi sur cette orthographe particulière du frère de Malcolm. Mais laissez moi préciser que la boutique se trouve à Dinan. Vous l’avez? Deewi Dinan ?
Alors j’ai poussé la porte et après avoir fait un bon repérage pour noël et ai découvert cette boutique de créateurs qui se relaient pour tenir la magasin pendant que les autres créent. La vendeuse/créatrice du jour a répondu à chacune de mes questions, me donnant les informations que je souhaitaient pour la vente à distance (petite valise oblige). Après m’être extasiée devant à peu-près tout, je suis ressorti… pour revenir chercher mon rouge gorge, en version bouchon ! Avouez que l’idée a son charme, dont je ne me lasse pas. Et vous vous souvenez quand je vous parlais du destin quelques lignes plus haut ? Eh bien la vendeuse:créatrice du jour n’était autre qu’ Agnès Rohmer en personne ! Sur la quinzaine de créateurs présentés en boutique avouez que c’est un sacré coup de bol !

A quoi d’autre dire oui ?
Pour être honnête l’intégralité de la boutique Deewi est canon. Vous y trouverez des bijoux, des créations pour enfants en passant par de la déco. Voici mes autres coups de coeurs que j’espère faire arriver au pied du sapin. J’en profite d’ailleurs pour vous inviter à faire un maximum de cadeaux via les créateurs et artisans que vous connaissez. Ce sont des présents bien souvent uniques qui en plus permettent de faire fonctionner une économie autrement plus intéressante que la grande distribution.
Mes autres coups de coeur:
Les céramiques de Pauline Tanguy, merveilleusement modernes et graphiques – Enilop céramiste
Les oeuvres et particulièrement les lithographies de Sophia Bebin – Sophia bébin créations
Les savons de la savonnerie Fab, avec des odeurs aussi douces que le respect de ce savon pour nos peaux – Savonnerie Fab

Livres

Soyez gentils / petit éloge de la bonté à l'usage des générations futures, Petit éloge de la bonté à l'usage des générations futures

G. Saunders – Soyez gentils ; Petit éloge de la bonté à l’usage des générations futures

Qu’il est doux ce petit livre. Un peu moins de 30 pages de bienveillance. George Saunders y livre ici le discours qu’il a adressé aux étudiants de l’université de Syracuse, New-York, lors de la remise des diplômes de 2013. Ces discours, souvent pompeux, parfois barbants, peuvent parfois être magnifiques comme l’exemple qu’y livre ici l’auteur. Une vague d’amour immense vous submerge, envers les autres et le genre humain mais aussi envers soi-même. Le secret d’une vie sans regrets, nous dit l’auteur, est bien d’avoir été gentils, suffisamment pour traverser le miroir en paix.

La brodeuse de Winchester

T. Chevalier – La brodeuse de Winchester

On découvre ici le terme un peu barbare de « femmes excédentaires ». A une époque où il ne faisait pas bon genre de rester célibataire trop longtemps Violet vit son célibat à 38 sans avoir envie de se marier. Comme beaucoup de femmes après la grande guerre, elle a vu son amour partir, et le peu d’hommes qui restent se marier rapidement. Le choix restant ne l’intéresse pas. Alors lorsque Violet se sent étouffer de sa condition de vieille fille chez sa mère, elle décide de déménager dans une autre ville. A winchester, elle va découvrir un nouvel équilibre, notamment grâce à ce cercle très privé qu’est « Le cercle des brodeuses de de la cathédrale de Winchester ». Un roman qui aurait jugé scandaleux il y a 100 ans tant le féminisme y est clamé à grands coups de plume mordante. Les inégalités salariales, sexuelles, la vie conjugale, le regard de la société, souvent scrutateur, y sont dépeins avec un talent qui n’est pas sans rappeler Jane Austen. Si vous avez aimé son chef d’oeuvre incontesté à ce jour, la jeune fille et la perle (adapté au cinéma) alors n’hésitez plus, car il vient de se faire détrôner avec un brio dont seule l’autrice pouvait être capable.

Brexit Romance

C. Beauvais – Brexit Romance

Un peu de douceur, un peu de rire, et des descriptions à mourir de rire. Après la poésie de songe à la douceur et les facéties des petites reines, Clémentine Beauvais signe un roman qui réunit tout cela. Le pitch, tordant, d’une agence matrimoniale pas comme les autres, visant à unir les anglais avec des européens afin de pouvoir continuer de jouir de la liberté de déplacement que nous offre notre passeport dans la zone UE. La seule obligation, pas d’amour ! C’est sans compter sur les personnages. Marguerite, jeune virtuose du chant lyrique de 17 se retrouve embarquer dans ce projet rocambolesque, accompagnée de Pierre, son maître de chant qui bien que Français, s’avère plus Anglais que la Reine pour dévoiler ses sentiments. On rit beaucoup, on dévore à tout les coups, c’est une merveille de livre à ne pas lacher.

La saga des Cazalet, Tome 1 : Étés anglais

E.J. Howard – La saga des Cazalet – Tome 1 Etés Anglais

Plongez dans cette captivante saga familiale. L’autrice a été chercher dans ses souvenirs d’enfance pour raconter les émotions, les relations et la poésie désuète de cette famille de la bourgeoisie anglaise à l’aube de la seconde guerre mondiale. On est captivé dès le début, happé dans un monde qui nous semble extrêmement proche et pourtant si lointain. Un ballet humain dans cette maison de vacances qui n’est pas sans rappeler la série Downton Abbey pour ceux qui connaissent. On s’attache à ces trois générations (plus les femmes et les domestiques) dont le charme anglais est assuré par ce mélange de sentiments cachés, de préjugés assumés et d’une innocence désarmante qui en découle. Elizabeth Jane Howard fait preuve d’une grande perspicacité pour partager avec nous ce monde qu’elle a connu, livrant sa vérité avec le seul fard d’une élégance et une intelligence du mot qu’on ne peut qu’admirer. Et comment ne pas souligner le magnifique travail de Mathieu Persan sur cette couverture. On ne peut qu’avoir hâte de découvrir la suite, à paraître en octobre prochain. A moins que vous ne vous laissiez tenter par l’adaptation de la BBC ? (en anglais seulement pour le moment)


Petit bonheur bonus

Comment refuser un passage à Emmaüs? On y trouve des merveilles, comme ces vieilles bobines qui me servent à ranger des morceaux de dentelles à coudre, ces attaches bretelles délicieusement rétro et ces bandes de galons que j’ai hâte d’ajouter à mes futures créations. On y savoure ainsi le plaisir des emplettes d’été tout au long de l’année…

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