Lecture été 2022 et challenge


Je commence en vous parlant de ce challenge assez génial repéré chez Florence aka La Mouette sur les réseaux, qui consiste à lire 12 livres, 1 par mois, recommandé par un inconnu ou presque.
J’ai donc demandé que l’on me recommande des livres via Instagram, et aujourd’hui, voici la liste des oeuvres que je découvrirai pendant cette année 2022-2023.
Je sais que pour la plupart des gens cela se fait en année civile, mais être prof est apparemment un mode de vie, ne me jugez pas trop sévèrement s’il vous plaît. ^^’ Certains titres me sont connus mais je ne les ai jamais lus, ce sera donc l’occasion de découvrir des styles que je n’ai pas l’habitude d’emprunter/acheter.
Comme je n’ai lancé cet appel à reco qu’en septembre, je commencerai en octobre, et dans mon tirage au sort c’est Alain Damasio qui est sorti ! On s’en reparlera donc fin octobre.

  • Circé – Madeline Miller
  • Machine like me – Ian McEwan
  • La fileuse d’argent – Naomi Novik
  • Rosa Candida – Ava Olafsdottir
  • Tropique de la violence – Nathacha Appanah
  • Changer l’eau des fleurs – Valérie Perrin
  • Le sens de nos pas – Claire Norton
  • Le coeur cousu – Carole Martinez
  • La maison au toit rouge – Kyoko Nakajima
  • Seper hero – Marine Barnérias
  • Les lois naturelles de l’enfant – Céline Alvarez
  • Aucun souvenir assez solide – Alain Damasio

Avec en bonus La passe miroir de Christelle Dabos que j’ai déjà lu, mais en le voyant dans les propositions j’ai eu très envie de la relire, et Là ou chantent les écrevisses de Délia Owens dont l’affiche me fascine. Parfois il en faut peu pour vouloir lire un livre… 🙂 Un livre jeunesse également que je pense beaucoup apprécier Chez Toi Chez moi de Marianne Dubuc. Mais en lisant le résumé j’ai eu envie de le sortir de ce challenge pour l’offrir à mon fils pour son premier anniversaire. Bref, heureusement que je m’étais mis comme règle de prendre les oeuvres dans l’ordre d’arrivée, car il y a eu d’autres propositions bien trop alléchantes ^^ Certains sont notées je verrais pour les ajouter à ma pile à lire déjà un peu trop grande. Mais comme je l’ai faite réduire en achetant très très peu de livres, je me permets des jockers.
Pendant la grossesse je n’arrivais pas à lire autre chose que des livres de parentalité. Tourner les pages les unes après les autres et lire des choses que je savais déjà ou pouvoir ajouter une petite nuance était très rassurant. Je crois avec réussi à lire 2 ou 3 romans, mais je suis incapable de donner les titres, donc je n’en suis même pas certaine. Je pensais réussir à lire à nouveau passé l’accouchement. Peu avant la naissance j’ai donc été à la librairie et ai acheté Feu de Maria Pourchet. A ce jour, je ne l’ai toujours pas terminé. Ce dont je ne me doutais pas, c’est que le style de mes lectures changerait en ayant un enfant.
J’ai donc commencé Feu, me suis beaucoup, beaucoup ennuyée, et aujourd’hui il est dans ma bibliothèque sans que je n’en sache la fin. Une part de moi culpabilise, l’autre baille terriblement à l’idée de le reprendre. Ce livre a pourtant reçu un excellent accueil, de la part de chroniqueurs que je suis habituellement les yeux fermés car j’apprécie les livres qu’iels recommandent mais là… Le néant. Je ne déteste pas. Je suis insensible à cette histoire. Et pour moi c’est pire de ne rien ressentir.
J’ai également commencé La servante écarlate de Margaret Atwood et La carte postale de Anne Berest. Pour le coup j’adore. Mais je m’arrête pour le moment. Ces deux lectures, commencées environ 4 mois après l’accouchement me remuaient beaucoup trop émotionnellement. Je n’ai aucune frontière avec les livres et les films. Les joies, les peurs, les angoisses des personnages sont les miennes le temps de la lecture et peine à s’estomper ensuite. Certains émotions sont plus facile à vivre que d’autres.

Et puis, l’année scolaire touchant à sa fin, j’ai emmené bébé faire un tour à la médiathèque. Une première fois, puis une deuxième, etc. Si j’ai commencé par des BD et des mangas, j’ai pu reprendre le chemin des romans assez rapidement finalement. Mon anniversaire par dessus tout ça, voici la liste des livres que j’ai lu entre juillet et septembre.


L’année solitaire – Alice Oseman
Avant l’été, je vois un manga « Heart stopper » sur le présentoir. Ça a l’air sympa, j’emprunte, je dévore. 2 jours plus tard je comprends pourquoi il était sur le présentoir en recevant la notification Netflix. Des articles un peu partout, Alice Oseman est à l’honneur. Et j’entends parler de l’année solitaire, ce premier livre qui présente Nick et Charlie, avant même qu’elle n’écrive la série à succès. Autant emprunter Heart stopper relève de l’exploit aujourd’hui, autant l’année solitaire était fidèle à son titre sur son étagère. C’est un roman facile à lire, que l’on pourrait qualifier de léger. Pourtant j’ai été impressionnée par la sagesse avec laquelle Alice Oseman avait écrit sur la fin de l’adolescence, la vivant elle-même lorsqu’elle mettait ces mots en colliers. Les rapports entre adolescent, l’enjeu des non-dits, la découverte de sentiments si forts et en trame de fond cette attente qui nous parait si longue. Ce besoin de changement quand nous sommes encore tant limités dans nos choix que ce soit par les parents, les études ou les peurs. Attendre, que quelque chose change, ou que l’on puisse changer quelque chose.


Tamara de Lempicka – Daphné Collignon et Virginie Grenier
Vous me croyez si je vous dit que j’ai emprunté ce livre parce que le nom de l’illustratrice m’a rappelé Amélie Poulain ? Je vous laisse revoir le film si vous n’avez pas la référence mais je n’ai pas pu résister. Et j’en ai été ravie! La sulfureuse Tamara de Lempicka, la passionnée, passionnante et talentueuse Tamara… Les dessins sont beaux et un hommage à la période art déco, et le livre tout entier un hommage à cette femme libre et au destin exceptionnel. J’ai beaucoup aimé le dossier historique à la fin qui permet de joindre l’utile à l’agréable. C’est un ouvrage que je mettrais volontiers dans les mains d’adolescent.e.s tant pour leur culture artistique, historique que féministe.

Monsieur désire ? – Hubert
La fan de Downton Abbey en moi a passé un moment très sympa avec cette BD. Les dessins très bien exécutés et un brin rétro rendent hommage au petit personnel et aux pauvres d’une époque pas si lointaine… Les dialogues bien ficelés, bien coupés en font une histoire drôle et touchante avec une fin très surprenante! Pas de spoiler c’est promis, mais découvrez cette BD uniquement pour le pied de nez que Lisbeth, le personnage principale et bonne à tout faire de Monsieur, qui défie toutes les règles de l’époque. Brava !

Les filles de Salem – Thomas Gilbert
Lu d’une traite. C’est beau, c’est dense, ça m’a un peu remué le ventre quand même, mais c’est beau. Le sujet est fort, ces femmes condamnées à tort par la folie des Hommes. D’autres femmes qui prennent le partie de se taire, ou pire de condamner ce qu’elles mêmes faisaient avant de tomber dans la peur. La peur de Dieu, mais surtout la peur des autres. Quand vos voisins deviennent vos juges, cela pose à nouveau la question. Qu’aurions-nous fait si…


Le patient – Timothé Le Boucher
J’avais déjà lu « Ces jours qui disparaissent » et j’ai pris avec plaisir ce livre sur l’étagère. A nouveau, Timothée Le Boucher livre un travail extraordinaire. Un coup de coeur pour la finesse de ses dessins qui n’ont rien à envié à la finesse de l’auteur sur la psychologie qu’il écrit si bien. Les personnages sont incisifs, tour à tour touchants et inquiétants. La réalité de l’esprit rencontre celle de la mort dans une danse grotesque et macabre. C’est bluffant de réalisme et d’une qualité rare.

Toucher la terre ferme – Julia Kerninon
J’ai une chance incroyable d’avoir rencontré mon mari, et par extension mes beaux-parents. Grâce à eux je découvre des auteurs et autrices que je n’aurais pas eu l’idée de lire. Comme ici, avec Julia Kerninon et sa force, que ma belle-mère choisit pour mes 31 ans-maman-depuis-moins-d’un-an. J’ai lu, et relu. Je suis tombée et je suis remontée. Les mots de Julia qui décrive sa maternité, ses enfants, ses amours, sa vie de femme avant sa vie de mère, sa vie de femme avec sa vie de mère. Lorsque l’on devient mère, bien avant ou bien après l’accouchement selon les femmes, comment vit-on ce changement identitaire?
J’ai traversé les mots de Julia comme j’ai traversé la grossesse et les mois de post partum. En retenant mon souffle, en pleurant, en riant. Elle nous décrit tour à tour les étoiles, les tempêtes, l’amour, le travail, les passions, les berceuses, les rires, le soleil dans leurs cheveux, la lumière des yeux. Elle a touché la terre ferme conclut-elle. Elle m’a donné de l’espoir et de la douceur voudrais-je lui répondre.

Anne de Green Gables – Lucy-Maud Montgomery
Encore un exemple des choix géniaux, par ma belle-soeur. J’avais adoré la série, regardé moult et moult de fois cette édition incroyable sortie avant les fêtes en me disant « Ne craque pas, ne craque pas, au pire tu l’achèteras après Noël ».
C’est une règle d’or parmi les bibliophiles, de ne s’acheter aucun livre 4 mois avant les fêtes. Et de l’importance des règles d’or puisque les 3 premiers tomes m’attendaient bien sagement sous le sapin. Oh mon coeur en joie de pouvoir lire ces mots après avoir vu et revu les images. J’ai adoré. Actuellement le deuxième tome m’attend sagement, et j’ai hâte de découvrir la suite des aventures d’Anne puisque la série s’arrête à la fin du premier tome. J’en ai longtemps été attristée, comme lorsqu’un ami part loin, mais plus aujourd’hui. En lisant le premier tome j’ai pu comprendre en quoi les amoureux de l’oeuvre de L.M Montgomery avaient été déçus de la série. Quoique très belle et bien réalisée, elle a apportée beaucoup de modifications à ce premier tome, qui n’étaient pas nécessaires. L’oeuvre en elle-même est si riche de détails et anecdotes qu’elle avait toute la matière nécessaire à une série. Ce choix peut s’expliquer par l’évolution d’Anne qui passe de 11 à 16 ans en un seul tome, une grosse transformation physique donc…


Les étincelles invisible – Elle Mc Nicoll
Elle Mc Nicoll est une jeune femme autiste, qui a écrit ici un roman sur l’autisme, au féminin avec force et sensibilité. L’histoire d’Addie, autiste dans un petit village qui se fait maltraiter en classe par ses camarades et son enseignante résonne beaucoup auprès de l’enfant que j’étais et de l’enseignante que je suis. Elle découvre que son village a un passif dans la chasse aux sorcières, et cette sensibilité absurde qui est la notre font de cette découverte la cause qu’Addie va défendre auprès de toute un village. La différence, l’intolérance, le jugement ne font pas tant partie de l’Histoire que de notre quotidien, et Elle Mc Nicoll l’écrit ici avec beaucoup d’intelligence.

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