Petits bonheurs #7

Je ne sais jamais comment aborder le mois de novembre. Entre automne et Noël, novembre c’est un peu le mois transitoire, celui où j’apprécie le plus me laisser bercer et rêver mes projets pour l’année à venir. Il y a dans novembre une certaine lenteur, opposée à celle de l’été. Comme si l’arrivée du froid figeait tout, le temps que l’on s’y habitue. C’est à cette période que je prends finalement le plus le temps de penser mes projets futurs, ceux que je mettrais en réalisation à partir de janvier. Pendant le mois de novembre, j’aime prévoir des moments réconfortants, des moments rassurants, et ça créé plein de petits bonheurs.

Sorties

Parce que mes petits bonheurs sont avant tout des moments, des fragment de vie qui me donne la sensation d’être hors du temps. La vie passe toujours trop vite et trop intensément à mon goût. Ces moments là, ces brèches dans l’espace temps, ils sont si doux, et me permettent de me poser pour mieux apprécier les instants présents et passés. Dans ce mois de novembre, il y a eu une jolie promenade aux serres du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Grande frileuse de la foule, je rechigne pas mal à sortir le week-end sur Paris. Les bruits, les gens, les odeurs sont autants de stimulis qui me laissent à bout de souffle en quelques heures. Je deviens, désagréable, sèche et râleuse. La compagnie idéale pour une bonne journée en somme.
Malgré tout, j’aime voir les villes. Alors je me réserve des moments, des brèches, où je sais que je devrais faire un effort pour arriver à la bulle. Et quelle bulle! Dans le cas des serres du Muséum d’histoire naturelle de Paris, c’est assez impressionnant. 4 serres, 3 petites et une grande. Mais ce n’est pas tant leur taille qui impressionne (les 3 petites étant vraiment petites) que la grande diversité de plantes présentées. J’ai même eu le grand plaisir de retrouver certaines de mes plantes favorites que j’ai à la maison, et de mieux comprendre en voyant leurs conditions de vie idéales ce qui leur manque dans notre appartement.

Novembre amorce les préparatifs des fêtes de noël. D’ordinaire je commence à regarder les sites de décoration, à acheter des boules et ornements. Mais cette année, pas envie. Pas le temps. Je ne sais pas exactement. Peut-être aussi une fatigue de cet appartement que l’on veut quitter. Pour dire toute la vérité, nous commençons aussi à manquer de place. Nous avons pris du temps pour vider l’appartement des choses inutiles, et avoir un peu plus de place et de rangements est si agréable que nous n’avons pas envie de tout remplir, d’autant que les décorations de noël dont je rêve sont assez encombrantes.
p1014002Cependant, je n’ai pas la sensation de préparer noël sans modifier, même un peu, ma décoration. L’an dernier je vous avais écrit un article sur mes décorations, le soin que je prends à les choisir.
Cette année, j’ai envie de vous parler des décorations de noël que j’ai fabriquées. Oui oui, fabriquées. En céramique même. C’est doux, ça brille un peu et ça ressemble à un catalogue scandinave. C’est la magie de Biscuit.
Biscuit je vous en ai parlé dans cet article, lorsqu’avec Chéri nous avions fait un atelier ciel étoilé. Cette fois c’est avec une amie que nous avons eu envie de créer nos décorations de noël. La première étape était de venir découper nos formes et de les graver ( à l’envie). Puis après séchage et cuisson, nous pouvions revenir pour les peindre avant qu’elles ne soient émaillées et re-cuites. Je ne vous met qu’un échantillon de ma production ( une dizaine au total), mais j’en suis si heureuse. C’est doux, c’est comme je l’imaginais et surtout, c’est moi qui l’ai fait!

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Et puis pour finir les sorties, comment vous dire, tout l’amour que j’ai reçu en deux jours lors de l’anniversaire de mon filleul. 1 an déjà. Le temps passe vite quand on les regarde grandir, peut-être encore plus de loin je ne sais pas… Mais déjà je vois ses traits de petit garçon, son caractère s’affirmer, et sa voix se moduler. Déjà j’imagine ses mots, comme il viendra raconter ses histoires de petit garçon. C’est un moment hors du temps que de regarder un être vivant grandir, de voir comme il évolue, et comme on change en regard de lui. Parce que oui, j’ai changé. J’ai grandis de le regarder faire sa vie, de le voir s’émerveiller et aimer. Le monde prend un tout autre sens avec ses yeux d’enfant, et moi, ça me plaît qu’il me rappelle de ne pas les perdre, mes yeux d’enfants.

 

Série

C’est rare, oui, je suis plutôt du genre à parler bouquins. Pourtant je suis aussi une grosse dévoreuse de séries. C’était chez moi quelque chose que ne nous faisions pas trop, aussi ma culture télé n’est extraordinaire. Avec l’arrivée de Netflix, et de plusieurs séries classiques dans leur base, j’en profite pour me mettre à jour. Vous me croiriez si je vous disais n’avoir découvert la fin de Friend que cette année? Quant à Gilmore Girls, je suis accro, c’est ma série réconfort que je regarde à chaque période de fêtes, tant leur folie réchauffe le coeur.
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Mais aujourd’hui je voulais vous parler d’une nouvelle série. La saison 3 est sortie  cet automne, et j’avais adoré les deux premières. Si vous êtes passé à côté de ce phénomène, Atypical c’est une série définitivement actuelle. En partant d’une famille lambda, on parle d’adultères, de couple, d’homosexualité, de bisexualité, de séxualité tout court et puis aussi… d’autisme! Ah oui, ce sujet là, il me plaît, je sais que ça peut effrayer mais cette série l’aborde avec finesse, intelligence, humour et beaucoup beaucoup de coeur. En vérité, cette série rend abordable beaucoup de problématiques liées à l’autisme et quand j’en parle avec des gens qui l’ont vu, ce qui ressort c’est souvent  » Je ne savais pas que l’autisme c’était aussi ça. » Non, parce que connaître l’autisme c’est connaître des milliers d’individus, avec des points communs certes, mais aussi beaucoup de complexités propre à chacun. Atypical réussit un pari risqué, parler à tous, avec un cours format, d’un sujet aux nombreuses possibilités. C’est une vulgarisation en finesse, avec des éléments pertinents et, au risque de me répéter, beaucoup d’humour!

 

Livres

Et voici pour finir, mes grands chéris du mois du novembre. Particulièrement assidue à la lecture ce mois-ci, j’en ai sélectionnées quelques unes qui m’ont particulièrement marquées. Vous les retrouverez tous mes avis dans la bibliothèque.

La trilogie de la Poussière, 1 : La Belle Sauvage
La trilogie de la poussière – Philipp Pullman
Tome 1 – La belle sauvage

Je le revois très bien, ce noël de mes 11 ans, où j’ai trouvé au pied du sapin un gros paquet, un peu souple mais lourd. Dedans m’attendait une aventure exceptionnelle, celle de Lyra. Lectrice compulsive dès mon plus jeune âge (à savoir que j’étais une véritable enquiquineuse du « Mais pourquoiiii » et que le seul moment de paix pour ma mère était celuioù j’avais un livre.) ma mère donc, avait choisi la trilogie de la croisée des mondes pensant avoir 2 semaines de répis devant elle. Elle en aura eu une, désolée maman. Encore que… Une fois les vacances passées, j’ai alors commencé à m’aventurer dans d’autres rayons de la bibliothèque de mon collège, à chercher quelque chose qui me lancerait à nouveau dans une aventure, souffle coupé et nuit blanche.
Lorsque la trilogie de la poussière a été annoncée, j’ai eu envie de courir, de l’acheter, de le dévorer. Comme si l’enfant de 11 ans était toujours là, bien tapie. Mais l’adulte de presque 30 ans a eu peur. Oui c’est bête n’est ce pas, mais c’est ainsi. Peur d’être déçue, de ne pas ressentir cette aventure, de ne plus voyager. Il y a quelques mois, en me promenant par hasard chez gibert, La belle sauvage était dans les occasions. « Oh génial! Depuis le temps que je voulais le lire! » Ai-je dis alors à l’amie qui m’accompagnait. Et j’ai réalisé que c’était vrai. Une part de peur, mais surtout une grande part d’envie. Alors j’ai payé, j’ai rangé le livre, et quand l’automne est arrivé, que la saison du froid et des aventures intérieures a été ouverte, j’ai commencé à lire.
J’ai adoré. J’ai retrouvé cette écriture tant aimée, les personnages si bien dessinés, complexes et familiers. Les situatons cocasses et merveilleuses, l’imagination foisonnante de P.Pullmann et son amour des contes qui nourrit sans nous le cacher, cet univers pluriel, où se croisent notre monde et une infinité d’autres. En bref, mettez le au pied du sapin, c’est souple et lourd, comme un manteau d’hiver chaud et réconfortant qui nous emmènerait vers les pôles d’un autre monde.

La passe-miroir, 1, Les Fiancés de l'hiver
Christelle Dabos – La tétralogie de la Passe miroir – Tomes 1 , 2 et 3

Là encore je suis en retard, je sais. Je voulais attendre la sortie du dernier tome pour tout lire, mais en octobre on m’a offert les 3 premiers tomes.
Que dire qui n’a pas été dit concernant cette tétralogie? Je m’arrête dans ma critique à la fin du tome 3, puisque je n’ai pas encore lu le 4 (je mettrai à jour les critiques dans la bibliothèque dès que ce serait fait).
Le monde créé par Christelle Dabos est plusieurs. Chaque arche nous présente une identité nouvelle, des fonctionnements sociétaux propres et un regard qui change le notre quant à ce que l’on connaissait déjà de sa création. L’ajout de « magie », et ici je met le terme de magie entre guillemets puisqu’il ne s’agit pas tant de magie que de particularités, d’habiletés qu’ont certains personnages, est fait de manière toute à fait nouvelle pour moi. J’avais déjà lu des romans où la magie est considérée par tous, comme intégrante du fonctionnement de la société. Mais ici, la distinction des habiletés de chacun, variants d’un clan à l’autre, m’a plus fait penser à des talents qu’à une magie au sens classique du terme. Cela rend la chose plus intéressante encore, car les personnages n’en sont que plus réels, plus concrets. A la fin du livre, contrairement à beaucoup de fantastique, j’ai eu la sensation que les héros pourraient tout à fait vivre parmis nous, chose qui n’avait jamais été possible pour moi, même en fermant Harry Potter. Ce qui ancre cette sensation, c’est également la grande subtilité qu’à l’autrice à faire évoluer ses personnages. Avec le temps et la lecture, chacun de ses mots nous familiarise avec les traits de leur personnalité. On oubli les pouvoirs, on s’attache à leurs failles et leurs forces, on aime et on déteste avec eux. Quant à l’intrigue centrale, lorsqu’on pense en avoir compris la finalité, elle dévoile un nouvel aspect, qui nous avait échappé alors que les indices étaient là, qui permet à l’histoire de poursuivre de son cours, sans rien perdre de sa qualité ni de sa cohérence.
C’est un véritable chef d’oeuvre, qui parlera aussi bien aux plus jeunes qu’aux moins jeunes, tant les niveaux de lectures sont multiples et riches.

Au revoir là-haut

Au revoir là-haut – Pierre Lemaitre et Christian de Metter

Moins gai, mais tout aussi sublime, la mise en illustrations du chef d’oeuvre de Pierre Lemaître par Christian de Metter. J’ai souvent peur qu’une adaptation graphique d’un roman puisse perdre en qualité de texte, parce qu’obligatoirement, on enlève des mots. Mais ici, Christian de Metter n’enlève rien. A la manière de Lavoisiers, il transforme. Les mots deviennent coup de crayon, les phrases couleurs, les chapitres de l’encre. Reste quelques cris qui percent l’image. A moins que l’image ne s’écarte pour laisser parler Albert et Edouard…

 

 

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